Historique et philosophie

Un parcours guidé par l'écoute des patientes

Une pratique sans implants mammaires

C’est en 2018 que le Dr Stephen Nicolaidis a pratiqué sa première explantation, un peu par hasard. L’une de ses jeunes patientes — sans complication médicale ni symptômes — avait simplement exprimé le souhait de retirer ses implants qu’il avait lui-même posés; ce qu’il fit. Peu après, d’autres patientes se sont présentées à sa clinique, cette fois avec des symptômes associés au BII. Bien que peu familier avec cette affection à l’époque,
le Dr Nicolaidis a accepté de les opérer.

D’abord peu familier avec cette condition, le Dr Nicolaidis a été interpellé par l’amélioration notable de l’état de santé de nombreuses patientes après leur explantation. Cette réalité clinique l’a poussé à approfondir sa compréhension du phénomène, à interroger les facteurs de risque et à remettre en question certaines pratiques établies. Il s’est alors donné pour mission de mieux comprendre ce syndrome encore mal connu.

Pendant plus de deux ans, il a continué à poser et à retirer des implants mammaires tout en étudiant le phénomène — une dualité qui a suscité des questions chez certaines patientes atteintes de BII. Dr Nicolaidis cherchait à comprendre pourquoi certaines patientes développent la maladie des implants mammaires (BII) et d’autres non. En d’autres mots, il s’intéressait aux facteurs de risques à des fins de prévention.

En octobre 2020, il a présenté son « étude prospective de 182 patientes subissant une capsulectomie pour le BII : trois raisons de faire des capsulectomies pour les patientes atteintes de BII » lors du congrès de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS) ainsi qu’en 2021 dans le cadre du 1er Sommet sur la Santé et les implants mammaires.

Au printemps 2021, les procédures d’explantation surpassent celles pour augmentation pour le chirurgien plasticien. Le plus préoccupant : certaines patientes développent des symptômes de BII sans avoir de facteurs de risque apparents.

Incapable de prédire désormais quelles femmes pourraient être touchées par le BII, le Dr Nicolaidis a pris une décision fondée sur la prudence et la responsabilité médicale : il a cessé complètement la pose d’implants mammaires en mai 2021.

Son approche rigoureuse et cohérente lui a rapidement valu une reconnaissance nationale. Aujourd’hui, le Dr Nicolaidis accueille depuis des patientes de partout au pays pour leur explantation, mais aussi de l’extérieur : des patientes des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de Hong Kong.

Compte tenu du nombre considérable de patientes qui viennent à présent de l’extérieur de Montréal pour avoir leur chirurgie d’explantation avec le Dr. Nicolaidis, l’idée et le besoin de créer un « centre d’explantation » avec un accès plus facile à de l’hébergement et aux soins se sont manifestés. Après une longue quête de l’endroit idéal, c’est au cœur du Village à Montréal que l’endroit idéal a été trouvé pour cette ambition. Le Centre d’explantation de Montréal a ouvert ses portes en novembre 2023. Situé à moins de deux kilomètres de l’hôpital CHUM, le centre comprend un petit gîte accueillant, conçu pour offrir soutien et tranquillité d’esprit avant et après l’intervention.

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L’histoire des implants mammaires

Avant l’avènement des implants mammaires modernes, diverses substances et techniques chirurgicales ont été explorées pour augmenter le volume des seins. Ces tentatives d’amélioration esthétiques ont été largement caractérisées par de graves complications et par des résultats catastrophiques.
En 1889, une tentative d’augmentation mammaire en utilisant des injections de paraffine et de vaseline. Les résultats furent désastreux dont une réponse inflammatoire sévère, chronique et défigurante. Par la suite, entre 1900 et 1950, un large éventail de matériaux a été expérimenté sans succès. Puis, au début des années 1950, les injections de silicone liquide libre sont devenues populaires, notamment au Japon. Bien qu’initialement prometteuses, elles ont conduit à des issues désastreuses en raison de formation de granulomes de silicone et d’un durcissement sévère du sein nécessitant souvent une mastectomie.

Les implants mammaires en gel de silicone ont été introduits en 1962 par Cronin et Gerow pour des fins esthétiques en 1962. L’année suivante, certaines patientes se plaignaient déjà de divers symptômes. Au Japon, le rapport de Miyoshi et al. en 1964 parle de « maladie adjuvante humaine (MAH) » associée à l’exposition de substances étrangères notamment à des fins cosmétiques qui peuvent agir comme des adjuvants. Parmi ces substances, le silicone.

Malheureusement, ces préoccupations ont été largement ignorées par les chirurgiens plasticiens et les fabricants d’implants, qui affirmaient que les implants étaient parfaitement sûrs. À l’époque, il était courant de dire aux patientes : « Le problème est dans votre tête. »

Dans les années 1970, les implants texturés (à surface rugueuse) ont été mis sur le marché pour réduire l’incidence de la contracture capsulaire. Malgré ces innovations, des patientes ont continué à rapporter des symptômes systémiques et des « troubles du tissu conjonctif » qu’elles associaient à leurs implants.

Ces inquiétudes ont mené, en 1992, au retrait des implants en gel de silicone par la FDA (l’équivalent américain de Santé Canada), faute de données suffisantes pour en confirmer la sécurité.

Cependant, la confusion a persisté : certaines études concluaient à l’innocuité des implants, tandis que d’autres les reliaient à des complications graves. Le problème ? De nombreuses études en faveur de la sécurité des implants étaient financées par les fabricants eux-mêmes, ou réalisées par des experts liés à l’industrie. Autrement dit, des conflits d’intérêts majeurs entachaient la crédibilité de ces recherches.

En 2006, sous la pression de l’industrie et en s’appuyant sur ces études contestées, la FDA autorise de nouveau la vente d’implants en silicone. Mais les plaintes persistent. Une fois encore, des milliers de femmes souffrant de symptômes se voient répondre : « C’est dans votre tête… »

Puis, en 2011, l’alerte change de nature : des cas de lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) sont identifiés chez des femmes portant des implants texturés. En 2016, le lien entre les implants texturés et ce cancer est officiellement reconnu. En 2019, Santé Canada retire du marché les implants Biocell d’Allergan, responsables de 85 % des cas mondiaux de LAGC associé aux implants mammaires (LAGC-AIM ou BIA-ALCL). D’autres pays, dont les États-Unis et la France suivront rapidement.

Il est désormais admis que tous les types d’implants texturés, quel que soit le fabricant, peuvent être liés à ce cancer rare, mais grave.

Grâce aux médias sociaux et à la mobilisation de milliers de femmes, la maladie des implants mammaires (BII) gagne en visibilité. Aujourd’hui, elle est reconnue par la FDA et par plusieurs associations de chirurgie plastique à travers le monde — bien que sa nature demeure complexe et multifactorielle.

Une nouvelle approche: écouter, soigner et comprendre

Devant l’incapacité des fabricants et des instances médicales à reconnaître cette maladie pendant près de 60 ans, le Dr Stephen Nicolaidis a choisi de concentrer sa pratique exclusivement sur l’explantation et le lifting mammaire.

Ses objectifs :

  • Soulager les patientes souffrant de BII,
  • Améliorer leur bien-être physique et psychologique,
  • Mieux comprendre cette maladie encore trop méconnue.


Son approche vise à ce que chaque femme se sente entendue, respectée et soutenue tout au long de son parcours chirurgical.